lundi 26 novembre 2012

Les Bahamas




Nous sommes partis tel que prévu samedi matin en direction de Bimini.  C’est la plus courte traversée en direction des Bahamas.  Les conditions n’étaient pas idéales, mais nous avons décidé de tenter le coup.  La traversée se faisait de jour.  On annonçait du vent du nord ouest, ce qui n’est pas recommandé pour traverser le Gulf Stream, mais il ne devait pas être fort .  Nous avions oublié qu’il faut toujours additionner au moins 5 nœuds aux prédiction.  Ce qui a fait qu’au lieu d’un vent de 7 à 10 nœuds du nord ouest, nous avons eu un vent de 15 à 20 nœuds du nord.  Mais bon tout c’est bien passé malgré tout, le temps était superbe, les poissons volants innombrables, et Claude a même vu un requin marteau.

  Et au début de l’après  midi, nous sommes arrivés en vue du bank.  On voit la différence de couleur de l’eau à bonne distance.  Au moment où nous approchions, quelqu’un nous a appelé au VHF et je suis rentrée répondre.  Quand je suis ressortie , nous  étions aux Bahamas, environnés de cette eau d’une couleur fabuleuse. 
   Une fois passé Bimini où nous ne sommes pas arrêtés, il nous restait une bonne distance à faire pour arriver aux Berries où nous avions décidé de dédouaner.  Alors nous avons passé deux nuits sur le bank.  Le bank, c’est un désert où il y a de l’eau.  Pas énormément d’eau, la profondeur ne dépasse pas beaucoup les 25 pieds, et il y a quelques hauts fonds.  De temps en temps on apperçoit un bateau au loin, mais la plupart du temps on est seul au monde au milieu de nulle part dans un  silence total. 

Callipyge au lever du soleil


Après notre première nuit, nous avons remis les lignes à l’eau.  Nous n’avions pas eu de succès pendant notre traversée et nous n’avions pas trop d’espoir.  Pourtant, pendant que nous étions à l’intérieur à faire nos essais sur notre dessalinateur, la ligne a commencée à se dévider.  J’ai heureusement entendu du bruit et nous sommes sortis à temps.  Nous avons remonté un king mackerel de plus de 5 kilos.   Ça fait du beau filet.  



Après notre seconde nuit, nous avons repris la route pour Chubb cay où nous nous déclarerons aux douanes
Callipyge pendant une dure navigation :-)

Petite capsule technique… Je trouve que les drapeaux qu’on nous vend pour nos bateaux sont bien trop cher.  J’ai donc au début de l’été dernier acheté une flopée de drapeaux canadiens, américains et québécois chez Dollorama.  J’ai installé un drapeau québécois et un drapeau américain de cette catégorie et un drapeau canadien acheté chez Entrepôt Marine.  Résultat… les deux drapeaux de Dollorama sont encore en bon état et celui de l’entrepôt est complètement fini….

vendredi 23 novembre 2012


Si j’ai un conseil à donner aux gens qui pensent entreprendre le même voyage que nous, c’est de se prévoir un budget pour les bris inattendus.  Nous en avons eu de multiples lors de notre première descente dans le sud et cette fois ci, après des problèmes de batteries, c’est le cerveau de Nestor notre pilote automatique qu’il a fallu changer.  L’opération s’est bien déroulée, le patient se porte bien mais mettons que ce n’était pas prévu au budget.  
Pour la belle rousse de Claude, le phare où nous avons bu le Barolo

Nous nous sommes d'abord arrêté à Fort Pierce, puis à Lake Worth, pensant partir vers les Bahamas, vers Port Lucaya.   Malheureusement, le vent est resté au  nord et y est resté toute la semaine.   Il a fallu faire contre mauvaise fortune bon cœur.  Nous sommes coincés, le Gulf Steam est vraiment impraticable. Alors au lieu de quitter pour les Bahamas, nous allons continuer à descendre la côte américaine




Ici c’est la Floride avec  ses immenses cabanes qui semblent complètement vides, la faune fabuleuse, les pélicans qui se plouchent (ces oiseaux qui sont capables d’atterrir gracieusement sur un poteau de clôture ne semblent pas pouvoir arriver sur l’eau sans s’écraser dedans) , les aigrettes, les marabouts, les innombrables cormorans, les lamantins et les dauphins, et les urubus, devenus omniprésents sur toute la côte américaine, et qui sont remontés jusqu’au Québec.   Urubus à tête rouge, urubus à tête noire, ils sont innombrables et donnent parfois une atmosphère de film d’horreur
. Nous profitons de l’inaction forcée pour faire de petits travaux d’entretien sur le bateau, finaliser les provisions avant le départ.  Quelquefois les endroits où nous laissons le dinghy sont pour le moins étranges.  À fort Pierce, comme la marina demande 12$ pour que nous puissions utiliser son quai, nous sommes passés dans un bras de rivière, sous des ponts tellement bas que nous devions nous coucher et avons laissé l’embarcation attaché  à un palmier.  À Lake worth, le dinghy dock consiste en un fil de fer attaché à un mur de béton.  On est forcé de se tremper les pieds pour aller à terre et descendre des caisses de bière et des caisses de vin relève de l’exploit. Exploit que nous réaliserons à quelque reprise :-)
Gulliver à l'ancrage de Boca Raton

Toujours à l'ancrage de Boca Raton... Le bateau était trop gros, on ne  voit pas  la maison


Hier c'était Tanksgiving, Nous n'avons pas eu de dinde, mais  un petit cinq à sept. Aujourd'hui nous sommes à Fort Lauderdale et nous avons décidé de tenter une traversée vers Bimini.  Les conditions ne seront pas idéales, mais rien ne se dessinant dans l'immédiat, nous allons profiter de conditions moyennes. La destination a changé de façon à raccourcir au maximum la traversée qui ne sera peut-être pas très confortableé



mercredi 14 novembre 2012

Enfin la Floride





Cours de voile dans le port de Charleston
Le vent continuant à n’être pas de notre bord nous avons poursuivi dans l’intercostal jusqu’à Charleston, une ville où j’adore toujours arrêter. Après avoir lu le blogue de Pérouges en mer l’an dernier nous avons à notre tour décidé d’essayer Hymans Seafood.  Ce fut un très bon choix.  Faut dire qu’à notre première visite à Charleston quand Claude avait demandé un steak bleu,au restaurant de la marina il l’avait reçu cuit uniquement d’un côté.  Et à notre retour nous avions essayé Fish, plus prétentieux qu’autre chose.  Hymans fait dans le fruit de mer bien préparé et sans prétention.  Un bon choix.
Un des quelques jolis voiliers de la marina


Finalement nous avons pris la mer à Beaufort SC.  Nous sommes sortis en début d’après midi avec l’intention de nous rendre jusqu’à St Augustine.  Ce que nous avons fait.  Nous avons pris un beau little tunny de 3 kg. Il s’agit d’un faux albacore, méprisé par les pêcheurs qui prétendent qu’il n’est bon qu’à servir d’appât.   En fait, son seul problème est d’avoir des parties de chair noires, qu’on peut enlever pour le plaisir des yeux mais qui sont tout aussi bonnes que le reste.  Cuit comme du thon, c'est-à-dire saignant, c’est un véritable régal.


 Ce sont quand même des sorties fatigantes.  Et encore une fois il m’est arrivé quelque chose d’inusité.  Pendant mon quart, je surveillais une lumière blanche à notre bâbord, bien loin en avant de nous.  Claude l’avait surveillée pendant le sien et était persuadé qu’il s’agissait d’un bateau faisant route en avant de nous.  Je jetais donc un coup d’œil de temps en temps tout en suivant ma route.  À un moment donné, la lumière a commencé à grossir.  J’en ai donc conclu que finalement c’était un crevettier qui s’était arrêté pour pêcher.  La lumière était toujours sur notre bâbord et semblait éloignée.  Mais soudainement elle s’est mise à envoyer des flashes.  Et tout à coup elle semblait vraiment très proche.  J’ai donc appelé le capitaine qui voyant la chose fit virer brusquement le bateau.  Mais il n’y avait qu’une lumière en hauteur, pas de bateau, pas de masse.  Et rien d’écrit sur la carte. Rien au radar et rien à l'AIS  Quand nous nous sommes retournés, la lumière se trouvait à notre tribord… Encore une fois on ne saura jamais ce qui est arrivé mais nous nous sommes demandé s’il ne pouvait pas s’agir d’un sous-marin.  En tout cas malgré cette frousse et un magnifique orage qui a terminé la nuit, nous sommes finalement entrés à St Augustine, charmante petite ville où nous avons passé 48 heures.


Les aigrettes sont aussi peu craintives que les moineaux



 
Le collège de St Augustine



Des lamantins dans une marina de Port Canaveral.  Charmantes bestioles mais qui je crois ne sont pas très très  intelligentes. 
Nous sommes repartis par la mer pour nous rendre à Port Canaveral.  Nous sommes allés faire une petite visite à la marina où nous avons trouvé Gulliver il y a 5 ans.  Nous y avons emprunté un jeep pour faire les commissions.  Un jeep jaune citron, sans toit ni portes, avec un bras de vitesse incrusté de pierre du Rhin.  Vous pouvez imaginer le look que les sexagénaires que nous sommes avaient dans ce véhicule.
Chaque fois que nous voyons un héron nous disons qu'il s'agit de Gustave.  Quelle belle photo nous aurions pu faire avec un bon appareil

Le même gustave le matin

Nous repartons demain vers fort Pearce et dès que possible nous traverserons au Bahamas. Malheureusement il n'y a pas de fenêtres annoncées avant un certain temps