jeudi 31 janvier 2013

République Dominicaine

Lors de mon dernier message, je disais que nous resterions sans doute quelques jours aux Turk and Caicos. Hé bien nous en sommes repartis  le surlendemain.  Nous avons navigué sur le bank, et sommes allés nous ancrer de façon à pouvoir nous dénouaner .  Pendant le voyage nous avons pris un Mutton Snapper de 10 livres.  Je sais, je sais, mon blogue commence à ressembler à une énumération de poissons avec une photo obligatoire du capitaine qui tient sa prise.  Mais ce poisson nous en avions beaucoup entendu parler sans jamais en voir.  Nous étions donc bien contents.  



Le lendemain, vers 13 heures, nous avons levé l'ancre et sommes partis pour la république Dominicaine.  Nous avons fait toute la route à voile et sommes arrivés le lendemain matin à Lupéron. Nous étions en train d'essayer de nous ancrer quand Papo est venu nous accueillir.  

Papo c'est le propriétaire des moorings de la baie et il offre aux navigateurs toute une gamme de services.  Donc quand il nous a annoncé qu'il chargeait 2$ par jour pour un mooring nous ne nous sommes pas cassé la tête et sommes allés  nous attacher.  Nous lui avons ensuite demandé une évaluation pour laver nos coques sous la ligne de flottaison.  37$ pour les deux coques.  Nous n'avons pas hésité.  Et finalement nous avons fait  laver et cirer les coques au dessus de la ligne de flottaison.  Papo travaille avec Pedro et Frances, des membres de sa famille.  Ils travaillent vraiment très bien à un prix défiant toute concurrence et  sont d'une gentillesse extrême. 


 Papo nous a également facilité le dédouanement. Celui ci  est tout un poème.  D'abord le douanier en grand uniforme se présente sur le bateau et procède a sa fouille.  Ensuite nous descendons à terre et nous présentons à l'immigration.  43$.  Ensuite nous nous présentons à l'office de tourisme 30$.. Ensuite au ministère de l'agriculture, 10$ pour le bateau.  Le tout en changeant de bureau à chaque fois...



Une fois les formalités terminés, nous sortons en ville où j'ai eu mon premier choc culturel.  Tout est différent des Bahamas... Une végétation luxuriante, des oiseaux à profusion, la foule dans les rues, les scooters. 

  Le coût de la vie est minime.  On peut acheter ananas, mangues,et avocats locaux sur le bord de la rue.  
Yves en a profité pour se faire faire une coupe
Nous repartons ce soir, car les vents sont censés baisser dans les prochains jours.  Si nous ne pouvons pas faire la route à voile, nous allons quand même avancer confortablement au moteur.  Nous allons nous rendre jusqu'à l'extrémité de la République Dominicaine et traverser vers Puerto Rico.  Mais j'ai vraiment l'intention de revenir à Luperon...




samedi 26 janvier 2013

Départ de Georgetown


Après une semaine de Georgetown nous étions au bord de la dépression.  Nous sommes donc remontés vers le nord, vers Rat cay histoire de pêcher un peu, et de se changer les idées.  C’est vraiment assez remarquable  de voir le nombre de québécois qui se trouvent ici.  Nous avons d’ailleurs pu assister au tournage d’un spot publicitaire produit par des Québécois pour l’office du tourisme bahamien. 

Notre visite devait arriver le lundi soir.  Nous avions décidé de partir tôt le mardi matin car une fenêtre s'ouvrait, qui en principe devait durer plusieurs jours et nous permettre de traverser directement aux BVI .  Nous avons complété l'approvisionnement du bateau et Claude est parti chercher Yves au dinghy dock vers 17,30.

  J'étais restée au bateau et je préparais le souper.  Les choses traînaient et finalement Claude est revenu seul.  Yves avait pris un billet aller seulement parce que nous quittions les Bahamas et qu'il ne savait pas exactement d'où il repartirait.  Grande erreur.  Il a été arrêté par l'immigration et comme il refusait d'acheter à fort prix un billet de retour qui resterait inutilisé, ils l'ont emmené au poste de police de Georgetown où nous l'avons rejoint, grâce aux bons service de Luther du taxi 29 qui a réussi à le localiser après de nombreux appels.  Nous ne pouvions rien faire et nous sommes rentrés au bateau.  En principe Yves devait passer la nuit au poste, mais finalement nous avons eu un appel un peu plus tard, et nous sommes allés le récupérer au quai.  Le lendemain matin nous nous sommes présentés à l'immigration pour régulariser la situation et tout est rentré dans l'ordre, après que nous nous soyons fait taper sur les doigts
Cet incident a retardé notre départ et nous sommes finalement partis en début d'après midi .  Les premières heures se sont faites à moteur par un calme plat.   La première nuit s'est bien passée, les quarts revenant bien moins souvent à trois .  Le lendemain le vent s'est levé et nous avons mis les voiles et éteint  les moteurs.  Dans l'avant midi les deux lignes se sont mises a chanter, mais nous avons perdu les deux poissons.  Un peu plus tard, bingo, ça mord de nouveau.  Cette fois ci les gars ont fait particulièrement attention en ramenant la chose.  C'était un sailfish de 15 livres, un poisson fabuleusement beau, tellement beau que je me suis bien jurée qu'advenant que un autre morde à notre ligne, nous le relâcherions.



  Nous devions manger une partie de la bête pour souper mais nous avons commencé à traverser une zone de cellules orageuses, le vent a forci et la mer est devenue extrêmement inconfortable, grosses vagues croisées. L'idée de manger du poisson était vraiment moins tentante, et  de toute façon faire autre chose que des sandwiches, était impensable  Les quarts étaient faciles à faire car il était carrément impossible de dormir, comme de se tenir debout. En regardant la météo à venir nous avons jugé que la situation ne s'améliorerait pas pour les prochains jours et que nous devions envisager un plan B.  Nous nous sommes donc dirigés vers les Turk and Caicos , où nous sommes installés actuellement. Nous attendons que le vent d'est se calme un peu pour nous permettre de repartir.  Et accessoirement, le Sailfish dont nous avons fait notre souper était délectable.
Le sujet de la photo n'est pas le cat What if mais bien la trombe en arrière plan
Nous sommes présentement à l'ancre à Provinciales, et je crois bien que nous y resterons plusieurs jours car la météo ne semble pas vouloir nous aider.  Mais bon, il y a pire que de passer une semaine aux Turk and Caicos !

mardi 8 janvier 2013

L'attente

Pendant la période des fêtes nous avons appris que notre ami Yves Gauthier viendrait nous rejoindre et qu'il ferait la traversée vers les Antilles avec nous (les  quarts seront donc plus espacés, ce qui n'est pas pour me deplaire).  Nous avons donc décidé de remonter faire un petit tour dans les Exumas, en attendant son arrivée
Nous avons fait la plus merveilleuse des journées de voile.  Au départ de Georgetown à 7 heures, nous avons monté le spi asymétrique.  Il y avait environ 8 noeuds de vent qui deviendront bientôt 11, 12 avec quelques pointes à 15.  La mer était plate, le bateau filait à 7.5 noeuds avec des pointes à 9.  Nous avons fait tout le chemin jusqu'à Blackpoint à cette allure, et sommes arrivés aux alentours de 14 heures. 
Il est sept heures, les deux lignes sont à l'eau
Et les lignes ont chanté.  La pêche en mer c'est quelque chose de tout à fait extraordinaire.  Moi qui ne suis pas tellement adepte, j'adore pêcher en mer.  Dès que nous sortons, nous installons les deux lignes que nous laissons traîner en arrière du bateau.  Les lignes sont équipées de ce que nous appelons des fofolles, des genre de petites pieuvres invraisemblables.  Et ça marche. 



La première fois que j'ai vu ça, je pensais que jamais un poisson ne s'y laisserait prendre 


 On ne sait jamais quand ça va mordre et ce qui va mordre.  Le son du moulinet qui se déroule, le capitaine qui se rue pour tranquillement remonter la ligne, et l'attente.  Est ce que ça va être encore un damné barracuda (que nous ne pouvons pas manger à cause de la ciguatera) ? Ou est ce que ce sera notre prochain souper.  Le poisson favori aux Bahamas c'est la dorade, car c'est un fier combattant.  Mais nous avons élargi notre champ cette année, avec un thon Skipjack, un cero, un spanish mackerel, un almaco jack.  Le poisson sorti de l'eau nous sortons le livre pour tenter d'identifier ce que nous avons capturé.  Et quelquefois ce n'est pas évident.  Faire la différence entre le cero et le maquereau espagnol, c'est pas de la tarte. Nous n'avons jamais mangé tant de poisson.  Et le produit de sa pêche mangé le jour même c'est merveilleux.  J'avais déjà acheté du mahi mahi en épicerie et j'avais trouvé ça sec et immangeable.  Aux Bahamas, c'est délicieux.
Nous avons donc remonté notre skipjack et un cero pendant cette traversée.  Le lendemain nous sommes repartis vers Norman Cay, en hissant notre spi cette fois.  Et nous sommes allés retrouver nos amis de Callipyge et de Teddy que nous avions laissé à Nassau.  Comme souvent aux Bahamas est arrivé un coup de vent 
Norman Cay dans un coup de vent

 et nous sommes allés nous réfugier à Warderick Wells, dans le parc des Exumas, un des endroits les plus beaux que j'ai vu aux Bahamas
Et c'est là que nous avons fêté l'arrivée de l'an nouveau. Il y a de nombreux québécois aux Bahamas cette année.   Quand nous sommes arrivés à Warderick je dirais que 80% des bateaux portaient pavillon canadien et la grande majorité des équipages parlaient français.  Au point qu'un américain avec qui je parlais m'a demandé si nous avions commencé à envahir le monde :-)
Après le nouvel an nous sommes redescendus à Georgetown.  Teddy, un des bateaux avec qui nous avions voyagé au début du voyage avait des problêmes de moteur et nous l'avons accompagné. 
Depuis nous passons le temps en préparant le bateau à la prochaine traversée.  Nous commençons à avoir hâte de partir pour les Antilles.  Ce sera du tout nouveau, ça nous fera sortir de notre zone de confort.